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  Commentaires-Historiques
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Cambalache ( Bric-à-brac / Brocante )
     Genre : Tango / Milonga - Date : 1935 - Musique : Discépolo, Enrique Santos ▲▲ - Paroles : Discépolo, Enrique Santos -
Edition : Editorial Musical Korn S.A.I.C., en 1934 -
 
    Discépolo a écrit ce tango pour le film El alma del bandoneón, dont la première a eu lieu le 20 février 1935 dans le cinéma Monumental, de Buenos Aires. Et c'est Ernesto Famá qui le chante, accompagné par l'orchestre de Francisco Lomuto.
    Mais Sofía Bazán, un peu avant le lancement du film, l'a chanté au théâtre Maipo, provoquant par là un conflit avec le producteur du film, Atilio Mentasti, qui voulait attendre la sortie du film.
 
    En 1970, Horacio Ferrer écrit Preludio para un canillita, un tango dont la musique est de Astor Piazzolla. Le refrain est une réponse en écho de Cambalache, qui commençait par ce vers "Que el mundo fue y será una porquería, ya lo sé..." ( Que le monde a été et sera une porcherie, je le sais déjà...). Et Ferrer écrit " Si el mundo fue ya no será una porquería, / porque en el mundo vivimos vos y yo. " (Si le monde a été une porcherie, il n'en sera plus une, car dans ce monde, nous vivons toi et moi. )
 
    Julio Sosa, qui chantait Cambalache dans les années 50 avec l'orchestre de Armando Pontier, changeait certains passages du texte. Au lieu de " el que vive de los otros ", il chantait " el que vive de las minas ".
    Et à la place de " Mesclaos con Staviski / van Don Bosco y la Mignon, / Don Chicho y Napoleón ", il chantait " Mesclaos con Toscanini / van Scarface y la Mignon, / Don Bosco y Napoleón ".
    Dans d'autres versions, on voit apparaître le cheval Yatasto, le coureur automobile Martimón, le lutteur Gatica...
 
    Le géographe Sébastien Velut a utilisé ce texte dans sa thèse de doctorat pour illustrer le malaise de la société argentine dans les années 30, et l'effondrement des systèmes de valeurs et des hiérarchies lors de la crise économique.

Voir : L'Argentine en ses provinces, disparités régionales, systèmes spatiaux et finances publiques dans un Etat fédéral, Thèse de doctorat, Université de Paris 3 - Sorbonne Nouvelle, 2000, 490 p.

 
    Dans ses Mémoires, le poète Enrique Cadícamo raconte qu'une nuit de 1935, il a écouté Cambalache, chanté par Sofía Bazán, au théâtre Maipo, en compagnie de son ami Juan Razzano. Celui-ci lui fit remarquer que les paroles de Cambalache et du tango Al mundo le falta un tornillo (de Cadícamo), étaient "el mismo perro con differente collar" ( le même chien avec un collier différent ). Cadícamo lui précisa que Gardel avait enregistré son tango en 1932, ( en réalité, le 22 février 1933 ), bien avant que Discépolo n'écrive le sien. En fait, Cadícamo a enregistré le sien en 1932. Mais il faut aussi préciser que si ces paroles se ressemblent, elles ressemblent aussi à Que sapa, señor, écrit par Discépolo en 1931.
 
Autres tangos évoquant la désillusion sur le monde
 
Al mundo le falta un tornillo ( Il manque un boulon au monde ) ▲▲
     Genre : Tango - Date : 1932 - Musique : Aguilar, José María - Paroles : Cadícamo, Enrique -
Edition : xxx -
SADAIC 00 -     
Desensillá hasta que aclare ▲▲
     
Genre : Tango - Date : xxx - Musique : Donato, Edgardo - Paroles : Romero, Manuel
Qué sapa señor ? ( Où va-t-on, Monsieur ? ) ▲▲
     
Genre : Tango - Date : 1931 - Musique : Discépolo, Enrique - Paroles : Discépolo, Enrique
 
Références bibliographiques
 
  • Benedetti, Héctor Ángel, Las mejores letras de Tango, p. 433. ▲▲
  • Del Priore, Oscar, Cien Tangos fundamentales, p. 174. ▲▲
  • Ferrer, Horacio, Los Tangos de Piazzolla y Ferrer, 1967-1971, p. 69. ▲▲
  • Mina, Carlos, Tango. La mezcla milagrosa (1917-1956), p.171. ▲▲. L'auteur consacre neuf pages à l'analyse du texte et à ses différentes interprétations.
  • Outeda, Raúl, La historia de 500 Tangos, p.23. ▲▲    
  • Salas, Horacio, Le Tango, p. 122. ▲▲