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Les personnages du tango
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Jean Raphaël
 
Etat-civil
 
    Nom réel : Georges Lafaix. Né le 17 avril 1916 à Orléans. Mort en octobre 2006. Inhumé le 31 octobre 2006 à Dormans (Marne).
    Chanteur.
 
Carrière
 
    Sa mère décède alors qu'il est encore très jeune, mais son père se soucie peu de son éducation. Aussi connait-il une enfande difficile, élevé par ses deux grands-mères dans un milieu très pauvre. Il exerce son premier métier de peintre en bâtiment à l'âge de 13 ans, mais il rêve déjà de musique et de chansons en fréquentant les bals et les cafés de la rue de Lappe à Paris.
    Ses origines et son langage de " titi parisien ", le milieu dans lequel il évoluait, auraient dû faire adopter par Jean Raphaël un répertoire du genre de Jean Gabin, Henri Garat ou Albert Préjean, mais le timbre naturel de sa voix est celui du parfait chanteur de charme. Aussi il choisit ses premières chansons dans le répertoire de Tino Rossi ▲▲ et Reda Caire, pour les interpréter dans tous les bals musettes et dancings de Paris : Le Balajo, Le Tourbillon, le Tango, l'As de coeur...
    Remarqué par Mistinguett et Maurice Chevalier, et surtout par le chef d'orchestre Jo Bouillon, il est engagé par ce dernier pour une tournée de plusieurs mois à travers la France. Un autre chef d'orchestre, Mario Melfi ▲▲, l'un des rois du tango à la fin des années 1930, lui confie quelques refrains à chanter, mais qui, hélas, ne seront jamais enregistrés.
   C'est aussi à cettte époque que Jean Raphaël fait ses premières émissions à Radio Ile-de-France.
   A la déclaration de guerre en 1939, il est réformé et peut travailler à Paris dans les dancings Le Chantilly et El Garrón ▲▲, dans le quartier de Pigalle. Ayant très peu enregistré de disques à la fin des annéées 30 et aucun sous l'occupation, Jean Raphaël va, par contre, à la Libération, se spécialiser dans les refrains chantés qu'il grave dans la cire avec ses amis accordéonistes : Jo Privat, Louis Ferrari ▲▲, Tony Murena ▲▲ et les frères Medinger.
    C'est surtout par manque d'ambition, alors que sa voix et son physique lui permettent d'envisager une grande carrière de chanteur de charme qu'il va, à de rares exceptions, se limiter à l'enregistrement d'un grand nombre de refrains chantés. Le tango connaît à cette époque ses heures de gloire et on le retrouve avec les orchestres de A.-J.Pesenti ▲▲, Giusto (accordéoniste, bandonéoniste, ami de Jo Privat) et surtout Tani Scala ▲▲ avec lequel il travaille régulèrement au célèbre dancing de la rue Basfroi, "
Le Massif Central ".
   Toutes les radios accueillent les jeunes artistes de l'époque et Jean Raphaël est l'un de ceux auxquels elles font souvent appel : "
On chante dans mon quartier ", " La parade des Chansons ",etc...
    Parce qu'il enregistre chez Odéon de nombreux refrains avec l'orchestre de Tani Scala, il va signer un contrat d'exclusivité avec ce label et graver alternativement refrains chantés avec, outre Tani Scala, les orchestre de Marcel Feijoo ▲▲(excellent bandonéoniste et compositeur), Louis Ferrari ▲▲, Emile Prudhomme, Ramon Mendizabal ▲▲ (merveilleux pianiste, arrangeur) et, en vedette, accompagné par les orchestres de Jean Faustin et Angelo Burli ▲▲ (encore un spécialiste du tango).
    Mais les années 1960 ne sont plus favorables au tango, à la romance et aux chanteurs de charme. Toutefois, Eddy Barclay, s'il fait confiance en ouvrant les portes de ses studios aux Chaussettes Noires, Eddy Mitchell, Monty, Nicoletta et d'autres, va signer un contrat d'exclusivité à Jean Raphaël pour réaliser 45 et 33 tours réunissant les chansons immortelles (et bien sûr des tangos) des années 30 et 40. Celui que l'on associait systématiquement aux bals et dancings dont les lumières tamisées et la boule de cristal étaient propices aux évolutions de fervents danseurs, va réaliser dans ce nouveau contexte proposé par Eddy Barclay et, en vedette, l'essentiel de sa carrière discographique.
   Sa voix n'a jamais été aussi belle, mélodieuse et charmeuse. Tout un public allergique au twist, au rock et à la guitare électrique ne s'y trompe pas, et ces disques vont réaliser des records de ventes dans une époque où le climat musical ne le laissait pas prévoir.
   Ce même phénomène re reproduira quelques années plus tard dans un style différent, mais avec cette même nostalgie du rétro où les chansons de 1925 seront reprises par Georgette Plana.
   Jean Raphaël a écrit également les paroles de quelques chansons comme "
Le Chanteur de nos souvenirs ", " Viva, viva Napoli ", " Paris sans toi ", etc.
   Pascal Sevran a souvent fait appel à lui dans son émission "
La chance aux chansons ", car dans les souvenirs es amateurs de tangos, qui aurait pu remplacer Jean Raphaël, le Prince du Tango et le Roi du Bal ? Puis, miné par la maladie, Jean Raphaël va se retirer dans une petite ville de la Marne, accompagné de sa jeune et dévouée épouse.
   Jean Raphaël, le Prince, le Roi du Tango, qui a fait danser, rêver les jeunes que nous étions, est parti rejoindre les autres étoiles dans le firmament. Il a été inhumé le 31 octobre 2006 à Dormans (Marne), dans l'intimité.
 
 
Références bibliographiques
 
- Raphaël, Jean, Ma vie...sur un air de Tango. Edition à compte d'auteur. Alpha Repro. Janvier 1996.
- http://monicamelody.musicblog.fr/340506/JEAN-RAPHAEL-Sur-le-chemin-de-ta-maison/