Le titre original hongrois de Sombre dimanche est Szomorú vasárnap. Rezsö Seress avait composé cette chanson à Paris en décembre 1932, au lendemain d’une rupture avec sa fiancée (selon d'autres sources, elle aurait été écrite au début de l'année 1933 au Kispipa Restaurant de Budapest). Les paroles sont de László Jávor. A la suite d’une vague de suicides en Hongrie, cette chanson fut interdite d'antenne à Budapest, puis sur la BBC, et surnommée « The suicide song ».
Elle fut reprise aux Etats-Unis (sur des paroles de Sam M. Lewis ou de Desmond Carter, et sous le titre de Gloomy Sunday) par Hal Kemp and his Orchestra, Bob Allen, Paul Robeson (version de Carter), Paul Whiteman et Johnny Hauser (1936), Artie Shaw et Pauline Byrne (1940), puis Billie Holiday qui l’enregistra (avec un couplet supplémentaire) à New York en 1941 avec l'orchestre de Ken Burns.
Cette chanson a été reprise par la suite par plus d’une soixantaine d’interprètes, dont (dans l’ordre alphabétique) Marc Almond, The Associates, Ben Becker, Christian Borel, Sarah Brightman, Bjork, Priscilla Chan, Elvis Costello (album The Trust), Christian Death, Gitane Demone, Marianne Faithfull, Anny Flore, la chanteuse américaine d’origine grecque Diamanda Galás, Hernádi Judit, Carol Kidd, Vlado Kreslin, le Kronos Quartet, Lydia Lunch, Sarah McLachlan, Big Maybelle, Ricky Nelson, Heather Nova, Sinéad O’Connor, Lim Hee Sook, Mel Torme et, last but not least, Serge Gainsbourg en 1987, dans son album You're Under Arrest.
Dans le domaine du jazz et du blues, Gloomy Sunday est devenu un standard et a notamment inspiré (outre les très populaires versions de Billie Holiday et d'Artie Shaw) Charlie Barnet, Ray Charles, Johnny Griffin, Woody Herman, Stan Kenton, Abbey Lincoln, Herbie Mann, Branford Marsalis, Hal Russell, Sarah Vaughan et Jimmy Witherspoon (pour ne citer que quelques grands).
L’histoire de cette chanson a aussi fait l’objet d’une adaptation cinématographique : Ein lied von liebe und Tod - Gloomy Sunday (1999) du réalisateur allemand Rolf Schübel, d'après un roman de Nick Barkow.
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