Enrique Saborido, violoniste uruguayen, jouait ce tango dans les années 1905-1906, et Villoldo lui a donné alors des paroles. Selon Saborido, ce tango a été composé le 25 décembre 1905, et la partition a été imprimée à Buenos Aires début 1906, éditée par Luis Rivarola et vendue à plus de cent mille exemplaires en 1906. Selon les dires de Saborido, cette partition aurait fait partie du lot que les marins de la frégate Sarmiento ont réparti en divers lieux du globe, mais cette affirmation est sujette à caution et rien ne vient l'étayer.
Selon José Gobello et d'autres historiens, la musique aurait été antérieure, sous le titre grivois Metéle fierro hasta el fondo.
Ce tango porte pour nom le pseudonyme de la chanteuse Lola Candales, pour qui il a été écrit, et qui l'a chanté pour la première fois fin 1905.
Ángel Villoldo, après avoir traité les thèmes urbains ( la ville, la crânerie, la fille, l’argot ), introduit d’autres thématiques liées à la campagne, à la tendresse, au paysan et à son langage, au gaucho.
Un autre tango porte le titre La Morocha. Il est signé Gérardo Metallo et a été enregistré par Juan Maglio Pacho, disque Columbia Record, série 7 658, matrice 57172, durée 03'28".
D’autres tangos adopteront la même trame ( parodie, suite, réponse ).
On ne connaît pas la date du premier enregistrement, probablement en 1906. Il a été enregistré sur cylindre puis sur disque, chez Columbia, T 210, par Flora Gobbi ( Flora Rodríguez, chanteuse de Gobbi ) en 1907. Un autre enregistrement de la même chanteuse, du 8 mars 1906, a été édité chez Victor, disques 3181 et 62241, matrice B-3721. C'est peut-être celui-ci le premier enregistrement.
Ce tango, dont il existe des versions plus ou moins longues, était si célèbre que dans plusieurs cas avérés, il a remplacé l’hymne national argentin dans le répertoire limité de certains orchestres officiels étrangers. |