La critique [evene]. Le 16 Janvier 2007
Relativement loin du tango "classique" - plus sobre et nuancé -, la danse argentine version Julio Bocca tient plus du folklore grand public, agrémenté d’acrobaties qui renforcent l’aspect spectaculaire du show. Mais si l’on fait fi de tout snobisme superflu, il faut bien reconnaître que cette heure et demie de danse et de chant est époustouflante. Au fond, l’idée d’alterner textes et chorégraphies, avant de finalement les assembler, est aussi salvatrice que fédératrice, la répétition poussant le plus souvent à l’ennui, même en cas de qualité.
Et de qualité, Bocca et sa troupe n’en manquent pas. Souplesse et légèreté des mouvements chez ces dames - qui ne sont que deux - et fermeté virile chez ces messieurs, beaucoup plus nombreux. Un casting qui fait écho à l’histoire de cette danse, issue des faubourgs de Buenos Aires, du temps où les corps prenaient la relève du langage pour une population aux multiples origines.
Pour un préretraité, le danseur vedette tient une forme olympique et ne faillit jamais devant ses jeunes camarades. Une belle leçon de dévotion à son art, poussé à une perfection que seul le travail acharné peut engendrer. Côté chant, les prestations de Noelia Moncada sont réellement éblouissantes et confèrent à des chants somme toute un peu désuets et clichés une résonance toute nouvelle.
Dans son ensemble, cette formation donne ce qu’elle a d’énergie et de talent pour faire tourner ce ballet au rythme des musiques argentines. C’est le coeur à l’ouvrage et le corps en transe qu’elle vous fait traverser l’Atlantique pour un voyage charnel et enlevé.
Sensualité et virilité, voici en deux mots le cocktail servi par la compagnie Bocca. L’eau vous vient à la bouche ? Précipitez-vous au Casino de Paris, l’émotion y est garantie.
Thomas Flamerion.
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