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Les personnages du tango
  Biographie - Oeuvre - Bibliographie
 
Benigno Macias
 
Etat-civil
 
    Argentine. 1882. Mort accidentellement à Paris le 19 décembre 1921. Il passe une partie importante de sa vie à Paris.
    Riche aristocrate. Danseur de tango

      Il appartient à une très riche famille de grands propriétaires de haciendas. Au début du XX° siècle, il est à Paris. Il va à Madrid pour assister au mariage, le 3 avril 1906, de Alfonso XIII avec Victoria de Battenberg. Il y rencontre les chanteuses et danseuses de flamenco Anita et Victoria Delgado, qui, sous le nom de Hermanas Camelias, se produisent en première partie des spectacles du Kursaal de Madrid. Et il a une très grande affection pour Victoria.

      Photo et caricature parues dans les Comœdia du 14 juin et 13 juillet lors du concours Comœdia au Marigny.

 
Carrière
 

     Il aurait essayé, selon les mémoires d’Anita, d’introduire le tango argentin à Madrid, mais sans succès. C’est un peu prématuré : le premier tango argentin en Espagne est présenté par Las Argentinas (Maria Cores, de Buenos Aires, et la napolitaine Olympia d’Avigny) au Circo de Parish, à Madrid, à la fin de 1906.
      Il revient rapidement à Paris. Là, il est l’ami d’artistes qui se produisent aux Folies Bergère. Et on le surnomme « le roi du tango argentin ».
      Il habite à Paris, fréquente la haute société et a une réputation de dandy et de séducteur. En décembre 1910, il fait une démonstration publique de tango, avec comme partenaire la danseuse Loulou Christie [cf. sa notice]. La scène se passe chez Albert Volterra, à l’Abbaye Albert, 1, place Pigalle. Macías a payé l’orchestre pour qu’ils jouent un tango argentin. [sources : Fursy : Mon petit bonhomme de chemin, éd. Louis Querelle, 1928, Paris ; pages 114 ssq. Carlos Vega, Origenes, p.145]. Ils ont été suivis par d’autres danseurs.
   

                    Cette démonstration de tango semble donc antérieure à celle que
                l’on attribue habituellement à Güiraldes, avece Buchardo ou Sentis.

      En septembre et octobre 1913, il est à Biarritz et participe aux dîners et soirées de l’aristocratie fortunée en villégiature. On le remarque chez Jean de Mantacheff, puis chez Alfredo Pacheco, puis chez Mme Luis de Ossa. Il est souvent aux côtés de Adams Benitez Alvear, neveu de Marcelo Alvear, ambassadeur à Paris puis président d’Argentine entre 1922 et 1928.
      En 1915, on signale sa présente à Paris à un enterrement argentin, de Jorge Salas Orono [Le Figaro 27 02 1915] et à un grand mariage chilien.

      Entre temps, Anita épouse le maharadjah de Kapurthala le 20 janvier 1908.. Celui-ci relègue ses quatre épouses précédentes dans le harem de son palais de Kapurthala ! Et Victoria épouse aussi en 1908 un milliardaire américain, Jorge Winans, dont elle a trois enfants. Elle est enceinte du quatrième, mais en 1917, son mari, noceur et drogué, l’abandonne à Paris. Elle tombe malade, et en 1918, elle meurt à 29 ans de la grippe espagnole, ainsi que le nouveau né. Macías prend en charge l’enterrement et remet les trois enfants à leurs grands parents espagnols.

      Puis, la même année, en 1918, il retourne en Argentine, mais revient rapidement à Paris.
      1919, il apparaît dans la liste des propriétaires d’écurie de course, avec sa jument Prestaenza, son entraîneur étant Charley Scocard [La Presse, 26 04 1919], puis au Prix de Compiègne, à Maison Laffitte , Saint Cloud.
      1920, il est dans le jury du concours de danses modernes organisé par Comœdia au Théatre Marigny, avec Pierre Lafitte, Camille de Rhynal, Alfred Ghiso, Mme Lefort… On le voit en photo et en caricature. Il offre un objet d’art au champion de tango. [Comœdia, 7 juin 1920. Palmarès, le 13 juillet 1920]
En juillet, il est en villégiature à Biarritz.
En septembre de retour à Paris.

      1921. Il est membre du jury du Championnat du Monde de Danses modernes, organisé par Comœdia, au théâtre des Champs-Elysées, du 21 au 29 mai 1921.[Comœdia, 15 mai 1921, p1 / Idem, 19 mai 1921, p.1]
      1921. Il est dans le jury des concours de danse organisé cette fois par Richard Viterbo .
      En juillet, il est en villégiature à Chassin, quartier d’Anglet, à Biarritz.
1921. En novembre, il met en location sa maison du parc de La Malmaison (parc de 4116 m2), au 2 avenue Mehul. Il réside alors 19 rue Berlioz à Paris.

      Il meurt le 19 décembre 1921, à 39 ans, dans une de ses résidences parisiennes, 19, rue Berlioz, des suites d’une infection aux jambes due à un accident de voiture. C’est Alvear, l’ambassadeur, qui signe le faire-part de décès et annonce les obsèques du 22 décembre. [Le Matin, 21 décembre 1921, p.2]

      Il est resté célibataire, et, par testament, il lègue sa fortune aux trois enfants de Victoria, dont quatre estancias, d’un peu plus de 25.000 hectares, dans la province de Buenos Aires. [source : Javier Barreiro.wordpress.com]

      En mars 1923, mise en vente de son mobilier à Drouot.

 
Document
 
    Extrait de « Mon petit bonhomme de chemin », de Fursy (Henri Dreyfus, 1867-1929),
éditions Louis Querelle, Paris, 1928, pages 116-117.
    La scène se passe à l’Abbaye de Thélème, 1 place Pigalle, rachetée au père Bravelet
par Albert Volterra que Dreyfus appelle « le jeune tunisien » [voir sa notice],
et dont le restaurant est renommé par lui l’Abbaye Albert.
 

 Source : L’historien et musicologue Carlos Vega date cette anecdote de décembre 1910.
 
Références bibliographiques
 
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