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Cet alezan sombre a été le cheval le plus fameux de Carlos Gardel. Il est né le 25 septembre 1922, fils de " Saint Emilion " et " Golden Moon ", au haras " Ojo de Agua " (Balcarce, Buenos Aires). |
Source : Revista La Porteña Tango. Ano 9. N° 100. Buenos Aires. Diciembre 2012. Pagina 3. Article en espagnol, signé Rodolfo Omar Zatti.
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Tango chevaleresque Lunático pourrait évoquer une idylle au clair de lune, car les histoires d’amour du tango semblent se complaire sous des éclairages faibles. On connaît la lumière tamisée de Media Luz, et ses souvenirs nostalgiques et feutrés d’amours et de fêtes. On connaît aussi la lueur plus tragique de A la luz del candil, ( A la lueur de la chandelle ) et le viril désespoir de l’amant trahi qui apporte au commissaire de police, dans sa petite valise, son poignard, le cœur récemment prélevé de son rival et la tresse de la traîtresse. Le tango est plein d’histoires d’amour. Elles sont souvent tristes. Et le répertoire de Gardel n’échappe pas à la règle. Ses textes fourmillent d’amours malheureuses, comme si notre héros ne demandait qu’à être consolé par toutes celles qui soupiraient pour lui ! Amours tristes… Mais non, pas toujours ! Et Lunático évoque une histoire belle, durable, fidèle, car le cœur de Gardel savait préserver son jardin secret. Il battait, et très fort, pour celles que citent ses biographes : Theresa, Guitarrista, Mocoroa, mais aussi Explotó, et surtout Lunaticó. Qu’allez-vous penser ! Il s’agit, bien sûr, de ses chevaux de course. En première place, Lunático, monté vingt huit fois par son jockey et ami Irineo Leguisamo, surnommé Pulpo. Et cheval et jockey ont bien remercié Gardel de son attachement puisqu’ils lui ont fait gagner neuf premiers prix…et ont motivé un tango, Leguisamo solo, en 1925. C’est que, à côté de l’amour, le cheval se taille une jolie place dans le tango. Au dernier Festival de Montpellier, les participants ont pu danser une Milonga Burrera ( milonga hippique…) fort sympathique. Et les anthologies abondent de textes sur le cheval, les courses, les paris, et toute l’ambiance, assez chaude parfois, qui environnait les hippodromes. Dans le film Tango bar, de 1935, Gardel chante Por una cabeza ( D’une tête ), sur un arrière-plan d’hippodrome, et l’orchestre ajuste le rythme du tango sur le galop des chevaux… Le tango Bajo Belgrano, de 1926, évoque le quartier de l’hippodrome, l’ambiance turfistique, les paris, les cafés, les bagarres, et, bien évidemment, les bals et le tango. La partition originale de Derecho viejo, de Arolas, représente guichets et parieurs. Dans Uno y uno, ou pire, dans Medio y medio, on se moque des joueurs qui misent avec mesquinerie. C’est que les paris sur les chevaux ont une grande place aussi. Et pour Gardel aussi, qui dépensait largement sur les pelouses. On raconte qu’un jour de malchance, ayant beaucoup perdu, il demanda à Francisco Canaro qui l’accompagnait aux courses, de lui prêter cinq cents pesos, somme considérable à l’époque, pour pouvoir continuer de parier… C’est donc bien de grandes passions qu’il s’agit... Merci Lunático. |
Source : Revue Tout Tango, n°8, p. 35.
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