A neuf ans, il part de son village natal et vient à Turin, où il entre comme apprenti à la Casa Rigini, fabriquants de parapluies. Il apprend ainsi ce métier. A 16 ans, il va en Sardaigne tenter fortune et ici, avec deux ouvriers, il ouvre un petit commerce de parapluies et d'articles semblables. Au bout d'un an, il doit revenir à Turin, où il travaille comme employé et à son compte. A 21 ans, en 1885, il décide d'émigrer en Amérique.
A Buenos Aires, il travaille dans une maison de commerce, et, en 1887, avec ses petites économies, il ouvre un petit magasin
de parapluies et d'articles de bazar. Puis il installe une petite fabrique de parapluies dans la Calle Piedad ; il est ainsi le premier fabriquant de ce genre d'articles en Argentine. Son commerce marche bien et il accumule une petite fortune.
Alors, il achète des terrains dans la province de Santa Fe, agissant comme colonisateur. Mais cela échoue. Il s'associe alors avec ses frères, mais en un peu plus de trois ans, il perd tout. Il tente ensuite sans succès l'importation de vins. Et il cherche à s'oriente vers des articles nouveaux : ce sera les machines parlantes.
Il commence à en vendre, important les premiers gramophones et les premiers disques que découvre le public de Buenos aires. Dès 1904, il fait de la publicité dans Caras y Caretas pour la vente de disques Odeon et Fonotipia. Il a la chance de pouvoir signer un contrat de représentation exclusive en Argentine des gramophones Columbia de New York [contrat signé le 21 janvier 1911]. Au bout d'un an, le succès est tel qu'il signe des contrats avec d'autres maisons, et qu'il ouvre des succursales dans les provinces et à Buenos Aires. Il devient le plus gros assembleur de gramophones, phonographes et autres machines, non seulement d'Argentine, mais pour les pays voisins.
[D'abord calle Florida], son magasin de Buenos Aires est situé Avenida de Mayo, à l'angle de Perú [Avenida de Mayo, 601 à 611. Perú, 25 à 31. Voir photo ci-dessus. L'édifice a été démoli en 1969]. [En plus de divers articles comme des appareils photos, des éventails, etc.] il est pourvu de toutes sortes de machines parlantes des meilleures maques, et des disques Columbia, Odeón et Fonotipia, dont il est l'unique représentant en Argentine, [ainsi que les labels Jumbo Record, Sonora, Tocasolo].
Il est également importateur et dépositaire des machines à écrire Royal.
Il s'occupe aussi de l'achat de terrains qu'il découpe en lots. Il les revend ou il y construit
des maisons et villas. Tout ceci lui rapporte beaucoup.
Quand le Tranvía del Oeste
qui transportait les viandes depuis l'abattoir jusqu'aux marches est à vendre, Tagini l'acquiert à un bon prix et, en 1904, il le fusionne, dans une société anonyme, avec le Tranvía Sud-Oeste qui appartenanit à Seeber. Avec cette fusion, le tramway sert aussi au transport de passagers depuis la gare Lajara, près du Riachuelo, jusqu'à Banfield.
Ensuite, Tagini achète le cinéma Centenario, le plus élégant de la capitale.
Puis il prend l'initiative du " Panorama de la Batalla de Maipú ", réalisé sur commande par l'architecte Grosso, de Turin. Ce panorama donne une note artistique à la célébration du premier centenaire de la Revolución de Mayo, en 1910. Pour cela, Tagini achète un immense terrain ou Grosso élève un bel édifice, orné de sculptures par Calandre.
La Casa Tagini possédait diverses succursales. L'une d'entre elles, Avenida de Mayo, était tenue par l'un des frères de José Tagini. Il y en avait une autre Calle Bernardo de Hirigoyen. Et d'autres, de moindre importance.
Pour alimenter l'intérêt du public pour les gramophones, Tagini envoyait chaque année à New York ou à Berlin des artistes argentins afin d'enregistrer la musique argentine. Ou bien il faisait venir à Buenos Aires des techniciens de Columbia pour enregistrer sur place.
Dionisio Petriella & Sara Sosa Miatello (traduction A.V.)
[...] Notes ajoutées par le traducteur.
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