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El abrazo
 
    Pour les danseurs, c'est la manière de se tenir, de s'enlacer.
 
Article de Juan Sebastian
 

Dans le but de réaliser un bon « abrazo »/une bonne « étreinte », les partenaires se penchent sensiblement, pas plus loin toutefois que leurs métatarses respectifs. Les genoux restent souplement déverrouillés. Par la suite, les bustes des partenaires entrent en contact subtilement.

Dans un premier temps, la femme crée un léger espace entre son corps et son bras gauche en soulevant légèrement ce dernier. Elle permet ainsi à l'homme de l'enlacer de son bras droit. Et sa main vient se poser, délicatement, sur l'omoplate gauche de la femme .

Ensuite, la partenaire entre en contact avec l’homme, posant légèrement son avant-bras gauche sur celui du partenaire. Tout cela en veillant à n'avoir pas le coude en l'air. 

Puis, en tendant le bras gauche sa main vient reposer sur le dos ou le bras droit de l’homme, précisément entre le triceps et le biceps de l’homme.

Dans un deuxième temps, l’homme tend son bras gauche. Et, il propose sa main à sa partenaire. Elle vient poser sa main droite délicatement sur celle-ci,

Ou bien :

Les partenaires se penchent sensiblement; pas plus loin toutefois que leurs métatarses respectifs. Les genoux restant souplement déverrouillés. Par la suite, les bustes des partenaires entrent en contact subtilement.

Dans un premier temps, l’homme tend son bras gauche. Et il propose sa main à sa partenaire. Elle vient poser sa main droite délicatement sur celle-ci.

Dans un deuxième temps, la femme crée un léger espace entre son corps et son bras gauche en soulevant légèrement ce dernier.  Elle permet ainsi  à l’homme de l'enlacer de son bras droit. Et sa main vient se poser, délicatement, sur l'omoplate gauche de la femme .

Ensuite, la partenaire entre en contact avec l’homme en posant son avant-bras gauche son avant-bras gauche sur celui du partenaire. Tout cela en veillant à n'avoir pas le coude en l'air.

Puis, en tendant le bras gauche, sa main vient reposer sur le dos ou le bras droit de l’homme, précisément entre le triceps et le biceps de l’homme.

Nous étreindre, c’est nous toucher d’une  manière  ample et profonde. C’est libérer des émotions et les partager. Lorsque l'on s'abandonne à l’étreinte, nous impliquons une grande partie de notre corps : nous nous enveloppons mutuellement.

En laissant les pensées au second plan afin de profiter de cette manifestation de confiance momentanée, nous sommes capables d’accompagner et d’être accompagnés dans l’émotion et la respiration.

Il est important de reconnaître les vraies étreintes. Celles dont nous profitons lorsque nous baissons la garde.

En s’enlaçant, les corps communiquent sans besoin de mots. Quand nous nous laissons emmener par les sentiers « del abrazo », nous profitons de cette intimité pour transmettre ce que nous ressentons.

La communication au sein des expériences émotionnelles peut s’en trouver facilitée.

Les étreintes aident à démêler des nœuds à deux. Elles réconfortent. Leur pouvoir thérapeutique favorise la bonne santé et le bien-être !

 Source : Courriel du 18 01 2011 de Juan Sebastian (Dj Juancito)
 

    Article de Nicole Oury.

L’abrazo : « Parle avec elle »

Je pourrais vous parler de l’abrazo sur un plan technique, vous dire que les doigts de la main droite de l’homme doivent aller pratiquement jusqu’à telle partie de l’omoplate droite de sa partenaire…. que les visages de l’homme et de la femme doivent se situer perpendiculairement ou joue contre joue. Nous pourrions prendre des cotes, des centimètres et quantifier l’abrazo. Toutes ces considérations là ne seraient pas inutiles, elles permettent d’apprendre à danser mais l’abrazo, n’est-il pas, comme le souligne Bernard Casas-Reales, au-delà de toute technique, la manière dont l’homme parle, s’adresse à sa partenaire avec son corps, sa danse et comment celle-ci y répond ?

L’abrazo prend toute sa dimension dans le style de tango dit proche ou semi-ouvert. Dès que sur la piste, le couple se positionne, l’abrazo « joue » entre les partenaires, ils sont dans une recherche permanente de la qualité de leur étreinte. Rien de plus désagréable, qu’un homme ou une femme qui vous empoigne sans prendre le temps de  vous apprivoiser… Quel doux début, cet instant palpitant où les deux corps font connaissance, cherchent  une rencontre la plus confortable possible. Ce moment où la femme choisit comment elle se « pose » là, avec lui. Cet embrassement de deux personnes, qui peuvent être totalement étrangère l’une à l’autre, crée une « proximité dans la  distance » Dans la suite de la rencontre, ce dialogue corporel  évolue sur la  musique.

L’abrazo est un équilibre à trouver, sans tension, entre posture et présence : l’homme offre une sorte de bercement à la femme. Bercer un bébé est un geste naturel sans résistance, sans raideur, les bras créent un nid douillet, le bébé trouve la détente, la décontraction, l’apaisement. L’homme prend soin ainsi de sa partenaire, comme s’il lui chuchotait : «  Ne crains rien, je ne vais pas te brutaliser, je vais évoluer, circuler dans le bal sans heurt entre nous, ni avec les autres » Dans la mouvance du bal, à l’abri des regards du monde, la femme peut se lover, les yeux fermés, au sein de cette confiance proposée par l’homme, elle le suit. Le suivre, ce n’est pas se montrer passive. La danseuse  répond avec sa  propre dynamique, il propose, elle écoute, enchaîne, il confirme et ainsi de suite. En répondant ainsi à l’homme, la femme rend l’abrazo confortable, alliage subtil de ce dosage entre l’écoute et la responsabilité de ne pas peser trop sur l’homme, de garder son axe et de  ne pas faire sortir le couple de son cercle de danse.

La posture donne vie à la musicalité du danseur : un homme ancré dans le sol offre une grande sécurité surtout s’il transmet son vocabulaire  avec son buste, en dissociant. Certains hommes savent s’adapter à chaque danseuse, ils imposent leur style, leur rythme mais ils s’ajustent à la personnalité corporelle de l’autre.
          L’abrazo est un mot intraduisible, il fait appel à trop de notions essentielles, la courtoisie, la civilité, la confiance…. L’abrazo, un dialogue en musique sans parole, il vous souffle : « Parle avec elle » et l’écho répond : « Parle avec lui ».                                                                                             

                                                                                              Nicole OURY

 
    Juan Sebastian propose de consulter une vidéo des danseurs Sebastian Achaval et Roxana Suarez pour voir un bel exemple d'abrazo : http://www.youtube.com/
 
Références bibliographiques
 
- Saba, Benzecry, Glosario Tango Danza, page 19 ▲▲