Un évènement à ranger dans l’actif de l’apport du continent africain dans le monde, comme a souhaité le montrer l’ambassadeur de la délégation permanente de l’Angola à l’Unesco en initiant la projection-débat  et en la plaçant « en avant-première mondiale ».  Dom Pedro et Juan Carlos Caceres, deux personnalités engagées aux valeurs africaines, sont à l’origine du film-documentaire qui révèle l’apport des cultures africaines à la création du tango. Par la voix de Juan Carlos Caceres, l’une des plus importantes figures contemporaines du tango, la réalisateur angolais dévoile la profondeur des empreintes africaines dans cette musique à travers les interviews et interventions musicales de nombreux passionnés du tango, entre l’Amérique Latine et l’Europe.

Lors d’un entretien qui nous a été accordé, le pianiste argentin  a affirmé que « le tango est une musique de sang-mêlé, à l’image de l’histoire et du visage de mon pays l’Argentine », militant ainsi pour un tango « traditionnel  et authentique, qui assume ses origines africaines« . Auteur compositeur et interprète du célèbre titre « Tango negro » , ses recherches sur les origines du tango lui donne la certitude que  »cette musique est la première word music », se  conférant par la suite     la mission de réintroduire les rythmes africains dans les harmonies jazzo-napolitano yiddish du tango tel connu aujourd’hui.

Tourné à Buenos Aires en Argentine et émaillé de plusieurs documents d’archives d’époque, ce film documentaire se veut avant tout une contribution jugée importante par les experts de l’Unesco, tant pour la connaissance du tango que pour la culture africaine. Soutenue par la délégation angolaise à l’Unesco , la projection sera suivie d’échanges entre le public, le réalisateur et le pianiste. Le débat sera essentiellement orienté vers deux problématiques:  les raisons de l’invisibilité des racines africaines du tango ainsi que la profondeur des liens tissés entre l’Afrique et l’Amérique Latine à travers l'histoire de la traite négrière et de l’esclavage.