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Le cinéma et le tango
 
Si sos brujo : una historia de tango
 
Réalisation
 
Caroline Neal
 
Fiche technique
 
Date 2005 Genre Documentaire L.M. Pays Argentine Format 1h24
 
Sortie en France : 1° octobre 2008, sous le titre Une histoire du tango.
 
     
 
 
     
 
   
   
 
Participants
 
Ignacio Varchausky, Emilio Balcarce, Julian Plaza, Pepe Libertella, Leopoldo Federico, Ernesto Franco...
 
Scénario
 
    Jeune contrebassiste, Ignacio Varchausky est un passionné de tango et un amoureux de l’histoire de l’Argentine. Obsédé par la perte progressive de la tradition, il fait le pari fou de créer un orchestre de tango qui serait aussi une école pour la nouvelle génération. À la fois exigeant et populaire, ce projet hors du commun propose de réunir des anciens maestros du flamboyant tango de l’après-guerre, de les faire rejouer avec de jeunes musiciens, et ainsi de transmettre les secrets de cette musique aux générations futures.
 
Commentaires
 
Télérama n° 3064 du 1° octobre 2008, pages 56-58.
 
Le Petit Journal 11/09/2008
 
Le documentaire de l’Américaine Caroline Neal Si sos brujo (Si tu es sorcier) retrace la création d’un orchestre-école de tango, à la recherche des techniques musicales des maestros de l’époque dorée des grands orchestres argentins des années 40 et 50

Caroline Neal, née à Danville (Virginia, Etats-Unis) en 1965, est tombée sous le charme du tango à New York où, après ses études à Harvard, elle réussit son Master of Fine Arts et remporta le prix Martin Scorsese. Mais le charme qui a vraiment changé sa vie fut celui du musicien Ignacio Varchausky, rencontré à Londres lors du Festival de Tango 1999.
Ignacio n’avait qu’une chose en tête : créer une école de tango. Mais pas n’importe laquelle ! Une école-orchestre qui se ressourcerait dans le savoir-faire des anciens maestros du flamboyant tango argentin de l’après-guerre. Les techniques, les styles des musiciens de l’époque dorée des grands orchestres argentins des années 40 et 50, étaient sur le point de tomber dans l’oubli.
Car si les partitions perdurent, si les arrangements peuvent se décrypter, que peut la technique pour la transmission du style ? Tous ceux à qui Ignacio fait part de son dessein le félicitent, mais lui affirment qu’il n’y arrivera à le faire que "Si sos brujo" (Si tu es sorcier)…
Et il est devenu sorcier !
De retour en Argentine en 2000, Caroline et Ignacio se mettent au travail en pistant tout d’abord les vieux maestros d’antan. Ils arrivent à convaincre l’illustre bandéoniste octogénaire Emilio Balcarce de diriger un orchestre de jeunes musiciens envoûtés par le tango. Avec la collaboration d’autres maestros tels que Pepe Libertella, Raúl Garello, Néstor Marconi, Ernesto Franco, Julián Plaza, Leopoldo Federico, Atilio Stampone, et Víctor Lavallén, Emilio guidera ses jeunes disciples au cœur même du tango.
Si sos brujo retrace la création de cette passerelle entre générations, présentant aux oreilles émerveillées des spectateurs les différents styles de Di Sarli, Troilo, Pugliese, D'Arienzo, Gobbi, Salgán et Piazzolla, les grands compositeurs du tango, et en dévoilant les secrets d’interprétation des orchestres les plus aimés. "L’important, affirme Emilio à ses disciples, c’est de sentir ce qui est arrivé hier pour créer votre propre musique au rythme du présent. Buenos Aires n’est pas la même ville qu'il y a 40 ans".
Un documentaire qui ne tombe pas dans la mélancolie du temps écoulé, mais où explose dans la joie du présent ce tango qu'on aime tant !
Marie Anne DUPORTAIL. (LPJ - Buenos Aires) 26 avril 2006.

Si sos Brujo : una historia de tango
Réalisateur Caroline Neal , Argentine, 2005, 1h24, documentaire long-métrage.
Contact :
primerplano@primerplano.com 
Orquesta-escuela de tango :
Dirección de Música de Buenos Aires - Sarmiento 1551, 4è étage Bureau TANGO Tel: 4372-3981/2351/2706, poste 5. mail
: mbatango@yahoo.com.ar

 Source : le petitjournal.com du 11 septembre 2008
 
Le Monde, 30/09/2008
 

                  "Une histoire du tango" : la musique en héritage

Un jeune contrebassiste, Ignacio Varchauvsky, s'est mis en tête de recréer un orchestre de tango afin de retrouver une tradition perdue. Pour cela, il convoque quelques maîtres du genre - dont Emilio Balcarce, violoniste, bandonéoniste et compositeur mythique, âgé de 87 ans - à qui il demande de transmettre leur art aux jeunes musiciens qu'il a réunis.

Une histoire du tango est un documentaire qui suit ce projet. Le goût de la tradition, la transmission d'un savoir et d'un art, l'hommage aux maîtres du passé, alimentent ainsi un récit qui permet de retrouver une musique sensuelle et tragique dont les recettes risquent de se perdre. Les rares images d'archives que contient le film sont fascinantes. Mais celui-ci trouve surtout ses qualités dans une volonté de scruter au plus près le travail humain, ici celui d'un apprentissage de techniques toutes entières représentatives d'un patrimoine musical précieux.

                                                                                Jean-François Rauger

 
  
    Buenos-Aires, début des années 2000 : un jeune contrebassiste, Ignacio Varchauski, veut monter un orchestre-école de tango. Son but : assurer la transmission aux jeunes générations du répertoire stylistique de la grande époque, encore maîtrisé par quelques musiciens âgés, comme Emilio Balcarce, Julián Plaza, Ernesto Franco ou Leopoldo Federico... Emilio Balcarce, après quelques hésitations, accepte d'en prendre la direction. Répétitions, spectacles, coulisses, studios d'enregistrement : de Buenos Aires à Paris, le film raconte la réalisation de ce projet, qui, en dépit de toutes ses difficultés, aboutira à l'apothéose d'un concert au Théâtre Colón, réunissant les musiciens de la jeune et de la vieille génération

    Entièrement basé sur une histoire réelle, dont il reconstitue les étapes avec exactitude, le film est cependant construit, non comme un documentaire, mais comme une fiction associant images d'archive et reconstitutions où les protagonistes réinterprètent leur propre rôle dans des situations réelles vécues auparavant. 

    Il nous fait d'abord découvrir une très belle aventure humaine. La réalisatrice parvient à susciter l'empathie pour ses principaux personnages dont les ressorts psychologiques, mais aussi les  faiblesses et les inquiétudes, sont habilement saisis au détour d'une conversation. Ignacio Varchauski déploie tranquillement une énergie immense pour faire aboutir son projet au milieu de toutes les difficultés : financements incertains, salles de répétition inondées, santé défaillante des vieux maîtres. Emilio Balcarce, partagé entre le poids de la vieillesse et l'amour intact qu'il porte à la musique, s'anime superbement lorsqu'il dirige l'orchestre, mais vit avec angoisse sa surdité croissante.  Le film campe également avec tendresse le portrait de tous ces jeunes musiciens de talent, comme ce violoniste cubain arrivé à Buenos Aires par amour pour une femme et qui y est ensuite resté par amour du tango...  

    Si sos brujo a aussi son ressort dramatique, son « suspense » : il nous raconte en effet l'histoire d'une course acharnée contre le temps qui passe, affaiblissant les souvenirs et les corps, pour préserver et transmettre la mémoire du tango. 

    Le film, par la grande qualité et le caractère parfois exceptionnel de certains enregistrements, suscitera également l'intérêt des mélomanes. Les scènes de concert au théâtre de Chaillot ou au Colón, mais aussi celles ou l'orchestre se produit dans une milonga de quartier, sont superbes. La manière dont les jeunes musiciens parviennent à décortiquer, vidéos à l'appui, à classer puis à restituer les secrets des "manières de jouer" des « anciens » - qui parfois ont du mal à les expliquer eux-mêmes - est absolument fascinante.

 A recommander sans réserve aux amoureux du 2X4.

 Source : Fabrice Hatem, http://fabrice.hatem.free.fr/
 
Distribution
 
Bodega Films
 
Références bibliographiques
 
- Revue Tout Tango n°8, juillet-septembre 2006, p. 47. Article de Solange Bazely.