Le site de référence de la planète Tango
Mémoire du Tango

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Les Petites Lettres
 

Petite Lettre n° 3
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14 mars 2017

 

         Depuis son lancement début 2017, Mémoire du Tango a reçu un accueil très favorable de nombreux bienfaiteurs et souscripteurs.
        Parmi les donations, relevons un chèque important d’une association du Vaucluse, une collection de disques 33 tours de folklore sud-américain, 160 cassettes de tangos et de reportages, une collection de revues (Tout Tango, La Salida, El Farolito), des disques et livres divers, etc.
        Grâce au site www.bibletango.com, nous avons mis en place une bibliothèque de consultation et la possibilité de recevoir, en PDF, des documents historiques. 
        Et nous mettons à votre disposition l'importante collection de tangos que nous avons réunie depuis des années. Demandez-nous par email (memoiredutango@gmail.com) les thèmes recherchés…
       Enfin, pour remercier les membres qui parraineront un nouvel adhérent ,
Mémoire du Tango leur offre un CD à choisir dans nos compilations, selon les modalités décrites dans le site (lien direct : http://www.bibletango.com/memoire_du_tango/compil_transf.htm).
      
        Et maintenant, un peu d’histoire.

                                        Julio De Caro et son violon-cornet

      La photo de l’orchestre de Julio De Caro le montre avec un instrument peu ordinaire, un hybride entre le violon et le phonographe.

      En 1918, "Pepino" Bonano joue du violon-cornet dans l'orchestre de Juan Maglio "Pacho".
   Puis, vers 1920, Julio De Caro, le fondateur de la nouvelle garde du tango, adopte cet instrument.     
   Ce violon disparaîtra presque totalement avec le progrès des microphones.

      Cet instrument mérite quelques minutes d’attention. Dans l’orchestre typique, le volume sonore du violon traditionnel était largement couvert par les autres instruments. Alors, avant l’invention du micro, et aussi bien pour les prestations publiques que pour les enregistrements, une solution a été l’usage du violon-cornet, nettement plus sonore, quoique assez nasal.
     En 1899, un luthier allemand, Augustus Stroh (1828-1914), présente à Londres son invention, le violon à pavillon, dans lequel une membrane amplifie le son, qu’un cornet dirige vers le public ou l’appareil enregistreur.  

        Mais il semble bien que Stroh se soit directement inspiré d’un instrument qui existait déjà en Roumanie, dans la région du Bihor en Transylvanie.

      Cet instrument a donc été utilisé dans différents types d’orchestres, notamment de jazz ou de tango. Et cela spécialement lors des enregistrements.

Un orchestre, en 1908, lors d’un enregistrement,
avec trois violons-cornets

          Ces différentes origines se retrouvent dans le nom même de l’instrument : en roumain vioar? cu goarn? (violon à pavillon), ou hidede cu tolcer. On l’appelle aussi « violon à cornet », « violon à entonnoir », ou « violon Stroh » (parfois abrégé en stroviol ou strohviol), ou aussi  « violophone » ou « violon-jazz », et les musiciens du tango l’appellent  violín-corneta.


A gauche, un musicien traditionnel du Bihor, Roumanie.

A droite, un musicien ambulant actuel, devant la cathédrale d’Anvers


         Avec l’orchestre Antigua Fray Pimiento (La Fray), fondé en 1996, le violoniste Matias Lovati joue du violín-corneta.
         Ce choix répond à la préoccupation de cet orchestre de reconstituer le son des premiers ensembles du tango.

Cd édité en 2012.

 

Dans le CD : " Cristóbal Repetto ". 2004. EDGE 289 477 5121, le violoniste Javier Casalla accompagne le chanteur avec un violon-cornet.
     Trois guitaristes complètent les accompagnements, suivant les thèmes.

Quelques sources intéressantes : 
- http://cmonie.genealogie.free.fr/objets/violophone.htm
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Violon_à_pavillon
- http://catalogue.philharmoniedeparis.fr/doc/MUSEE/1002614/violon-a-pavillon