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Cortina
 

« En milonga (bal en tango argentin), la cortina est une courte pièce de musique insérée entre deux tandas. Le mot signifie "rideau" en espagnol.
Sa durée permet aux danseurs de se saluer et de quitter la piste (s'ils ne veulent plus danser ensemble), ou de bavarder un peu (les tangueros ne parlent pas en dansant et restent concentrés sur leur danse, d'où l'intérêt de ces pauses permettant de se détendre).
Pour que la cortina garde son rôle de pause, il est préférable de choisir une cortina sur laquelle il n’est pas possible de danser.”
                                                                                         Source : wikipedia

     A l’origine, c’est le nom de l’intermède musical dans les programmes de radio argentins, entre deux émissions. Le terme a été repris pour nommer l’extrait musical, qui ne se danse pas, entre deux séquences de tangos.
    Dans les années 40 et 50, à l’époque des bals avec orchestres, celui de tango alterne avec celui de jazz ou de tropical. Les morceaux de tango sont joués à la suite, sans coupure. C’est la même pratique qui a perduré lorque l’on est passé à la musique enregistrée. Ainsi, dans les années suivantes, deux DJs se relaient sans interruption, l’un pour le tango, l’autre pour les autres danses (rock, rumba, paso-doble, etc.)
    C’est vers cette époque que la cortina fait son apparition, avec le découpage en tandas. Et ceci essentiellement pour des raisons d’organisation dans les bals/milongas avec service à table (bar et restauration). La piste étant libre, les serveurs pouvaient placer les nouveaux arrivants, prendre les commandes et servir à table. Cela laissait aussi le temps de consommer. Et c’était le maître d’hôtel qui, par signes discrets aux DJs, réglait la durée des cortinas.
    Actuellement, dans les milongas familiales de la région de Buenos Aires, on pratique encore l’alternance du tango avec de longues cortinas de toutes danses pour ouvrir la piste à ceux qui ne pratiquent pas le tango.
    En Europe, les cortinas sont assez courtes, juste le temps que la piste se vide, que le danseur raccompagne la danseuse à sa place et permette le jeu des regards pour l’invitation suivante.
    Il est donc admis que les cortinas ne sont pas dansables. Mais chaque DJ choisit ses cortinas, soit en fonction de la tanda, soit pour constituer une sorte de signature, avec toujours la même musique ou le même chanteur, ou avec le même style (jazz, musique classique, etc.)

   La composition de la séquence de danse, ou tanda, a évolué au fil des progrès techniques.
   Au début de l’utilisation des phonographes et des musiques enregistrées, la tanda était constituée des deux tangos d’un même orchestre et d’une même date, enregistrés sur les deux faces du disque 78 tours. Un arrêt s’imposait pour remonter le ressort du mécanisme.
   Les tandas de quatre morceaux sont apparues à partir des années 60, avec les appareils électriques et les disques microsillons 33 tours, nécessitant moins d’interventions manuelles. Aujourd’hui, et à peu près partout dans le monde, la tanda peut comporter de trois à cinq morceaux, homogènes quant au rythme (tango/valse/milonga) et au style musical (orchestra /époque /chant/ etc). Elle est composée le plus fréquemment de quatre morceaux, sauf pour les rythmes de milonga, souvent limités à trois.
   Et la structure tanda/cortina actuelle s’est stabilisée peu à peu, à partir des années 80, au moins lorsqu’il s’agit de musique enregistrée, car les orchestres prennent de grandes libertés quant à la succession des morceaux.

 
Références bibliographiques
 
- Denigot, Mingalon, Honorin, Dictionnaire passionné du tango, page 196-197.