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Bal Tabarin
 

      Bal Tabarin. 34/36, rue Victor Massé. Paris 9°. Fondé en 1904 par Auguste Bosc, compositeur et chef d'orchestre (Garde Républicaine, etc). L'établissement ferme en 1953 et est détruit en juillet 1966. C’était une véritable institution au décor Art Nouveau qui a vu le jour en 1904. Le succès a été très rapide. A la suite de l’incendie du Moulin Rouge en 1915, il accueille sa troupe de French cancan. Le succès déclinant, il est transformé en une piste de patinage à roulettes. Il ferme en 1953 et est démoli en 1966.

 Source : https://milongaophelia.wordpress.com/category/histoire-2/le-tango-a-paris-1920-1955/
 
L'entrée en 1904 Affiche de Grün. 1904
 
Article du Figaro. 06 décembre 1913
 

     Au Bal Tabarin.

        Les apéritifs Tango, de 4 heures à 7 h. 30, continuent à faire salle comble.
        Ce soir, grande fête à Séville, bal de nuit, cortège et défilé, grande sarabande espagnole, char des gitanes, char des Andalouses. Danses espagnoles et tango. L'orchestre Bosc sera dirigé par le célèbre compositeur Paul Lincke et le si populaire Fragson.
        Demain dimanche, à 3 h. 30, matinée à grand orchestre.

 
Article de La Renaissance. 10 janvier 1914
 

   [...] Au-dessus de la porte du Bal-Tabarin, rue Victor-Massé, nous lisons cette affiche : Tous les jours, à quatre heures, Apéritif-Tango, sous la direction du professeur Emilio Chileno el de Mlle Tanguinette. Nous entrons.
Pas de droits à payer : le lieu est public.

      C'est, en plus vastes proportions, la même disposition de salle qu'à l'Olympia. Au centre, devant une estrade occupée par un orchestre tzigane, un espace libre, relativement restreint, est réservé aux danses et environné de tables devant lesquelles sont assis des consommateurs. Sur la gauche, rutile le comptoir d'un bar. Deux larges escaliers mènent à une galerie circulaire, garnie également d'une multitude de tables.

— L'idée d'un apéritif-tango, nous dit quelqu'un de la maison, nous est venue à la suite des thés-tangos de l'Olympia. De quatre heures à sept heures et demie, on joue toutes sortes de danses auxquelles prennent part les habitués de l'établissement. Trois fois seulement, à cinq, six et sept heures, deux professionnels exécutent quelques-uns des nombreux pas de tango. C'est tout. Plus de tango ne réussirait pas à Montmartre où l'on a conservé les traditions du plaisir franc et facile et où l'on n'apprécie guère l'originalité compassée ou l'excentricité licencieuse de la danse argentine. Les snobs et les bourgeois préfèrent au nôtre les music-halls du boulevard. Quant aux Américains et aux Anglais qui viennent ici espérant voir une interprétation canaille du tango, ils s'en vont assez déçus.

      Nous nous mêlons au public qui garnit les tables. De gentilles femmes, insouciantes et sémillantes, sirotent des boissons roses en causant avec des jeunes gens. Des curieux de passage s'éparpillent dans ce monde caractéristique du quartier. Aux galeries supérieures une société cosmopolite boit du Champagne.

          Cinq heures. L'orchestre joue les premières mesures du tango. M. Emilio Chileno el Mlle Tanguinette entrent en scène. Lui, petit, très brun, a l'air suffisamment argentin, avec son visage imberbe, ses sourcils noirs, ses cheveux plats. Elle, qui fait les beaux soirs de l'Abbaye de Thélème, est une mignonne Batignollaise. Ils dansent posément, consciencieusement un tango scrupuleusement chaste. Il semble qu'une baguette magique ait touché la salle : elle regarde, morne, figée, silencieuse. Un dernier pas sensationnel, une volte acrobatique et c'est fini. On applaudit faiblement les deux artistes, qui vont s'asseoir sur les hauts tabourets du bar.

      Cependant, les tziganes attaquent une valse de Strauss et voilà la salle ranimée comme par enchantement. Les petites femmes, entraînées par leurs cavaliers, tourbillonent joyeusement. C'est la gaieté française qui reprend ses droits. [...]
 Source : La Renaissance. 10 janvier 1914. Article de Robert Hénard.
 

        Le Comoedia du 17 août 1911 annonce un " Grand concours de Tango Argentin " au Bal Tabarin.
      Il précise que le tango est une
"
nouvelle danse qui fait fureur ".

 
Man Ray / Paul Eluard - Les Mains libres (1937) - « Au bal Tabarin »
 

   
    Man Ray - Au Bal Tabarin - 1936     

 

    Dans le recueil d'Eluard, figure un dessin de Man Ray. Ce dessin d'allure assez fouillis n'est certainement pas le plus réussi du recueil, et reste incompréhensible tant qu'on ne connaît pas les trois photographies originales dont il est inspiré.

    Ces photographies ont toutes été prises en 1935, au cours d'un reportage effectué par Man Ray au Bal Tabarin de Paris, un cabaret situé alors au 36 rue Victor-Macé [sic : Massé], juste derrière la place Pigalle. Les personnages représentés sont donc des artistes de music-hall.

 Source : http://www.lettresvolees.fr/eluard/tabarin.html
 

      Joseph (Giuseppe) Colombo et Hector (Ettore) Colombo sont deux frères d'origine italienne. Ils sont d'excellents bandonéonistes. Joseph fait partie de l'orchestre Bianco-Bachicha (1926-1928). Puis son frère le rejoint. Ils fondent leur orchestre et ils feront les beaux soirs du bal Tabarin.

 Source : Alain Boulanger. Livret du CD Frémeaux FA 5081.
 
Références bibliographiques
 
- http://www.montmartre-secret.com/article-montmartre-le-bal-tabarin-65534899.html. Historique du Bal. Anecdotes et photos. Site très plaisant.
  - http://www.histoire-tango.fr/histoire%20danse%20tango/Bal%20Tabarin.htm#haut. Très grande page de Dominique Lescarret avec une profusion de documents rares. Excellent et incontournable.