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Le cabaret Armenonville à Buenos Aires.
1912-1919

 
 

Carlos Bonifacio Diego Lanzavechia et Manuel Loureiro s'étaient connus en 1892 comme serveurs dans l'hôtel Vignolles de San Isidro, province de Buenos Aires. Fin 1911, ils s'associent pour ouvrir l'Armenonville, qui est inauguré début 1912.

 
Le bâtiment
 
  Le cabaret était situé dans l'Avenida Alvear (actuellement Del Libertador), à l'angle Tagle et Union Telefónica, au n° 533, quartier de Palermo.
  Son bâtiment principal était un grand chalet de style anglais, entouré de jardins avec beaucoup de végétation.
   Devant le chalet, il y avait une grande terrasse avec tables et chaises, où venaient manger de nombreuses familles de l'aristocratie portègne. Au rez-de-chaussée du chalet, c'était la salle de bal, avec un immense lustre de cristal, et de grands miroirs qui alternaient avec des parois recouvertes de papiers peints.
  Sur les côtés, des espaces réservés étaient délimités par des rideaux de velours rouge.
 
    Le site Milongaophelia argumente, photo à l'appui, la filiation entre l'Armenonville, de Buenos Aires, et son modèle, le Pavillon d'Armenonville, situé allée de Longchamp, à la lisière du bois de Boulogne, près de la porte Maillot, entre l'Etoile et la Défense, à Paris.
    C'est un ancien pavillon de chasse du XVIII° siècle, rénové en 2002-2003. Il fonctionne toujours, pour l'organisation de soirées et de grandes réceptions.
 

    Le restaurant était fréquenté par l'aristocratie, dont Marcelo T.de Alvear et son épouse Regina Pacini. Alvear a été ambasssadeur d'Argentine à Paris, puis président de la république d'Argentine. D'autres habitués appartenaient au turf.
   On y servait la cuisine classique française avec vins et champagne, venus de France.

 
La musique
 

    Il y eut d'abord le violoniste José Orzali et la pianiste Bienvenida Orzali. Puis les orchestre de Vicente Greco et Roberto Firpo.

 

    En 1913, l’Armenonville organise un concours dans le but de choisir son orchestre attitré. Bien que le niveau soit élevé car Juan Maglio "Pacho" et Genaro Esposito font partie des concurrents, Roberto Firpo ▲▲ gagne le concours. Furieux, un musicien d’un orchestre qui était en lice le poignarde ce qui le contraint à une hospitalisation.
   Il forme un trio avec Rocatagliatta, Arolas et lui au piano. Très vite, il y adjoint un second bandonéon, une flûte et une contrebasse. Cette formation est importante car elle constitue le premier orchestre à compter un piano dans ses rangs.

 
Carlos Gardel et l'Armenonville
 

    C'est à l'Armenonville que le duo Gardel-Razzano a atteint la notoriété. En décembre 1913, un grand fermier fanatique de musique criolla, Francisco Taurel, a organisé là une prestation du duo. A la suite de cette soirée, la direction propose un contrat de 70 pesos par nuit. La somme était considérable et Gardel, en apprenant le montant, dit à ses amis " Por esa plata hasta soy capaz de atender el guardarropas y lavar los platos (Pour cet argent, je suis capable de tenir le vestiaire et laver la vaisselle) ".
    Un autre événement lie Gardel à l'Armenonville. Le 10 décembre 1915, Gardel qui fête ses 25 ans avec quelques amis, viennent à l'Armenonville après un moment au Palais de Glace voisin. Survient une querelle avec des jeunes de bonne société, et Gardel reçoit une balle tirée par un certain Roberto Guevara, architecte à Mendoza. Il est soigné à l'Hospital Ramos Mejia, mais la balle est restée dans son corps.
   Une autre version de l'histoire explique le coup de feu par une relation amoureuse de Gardel avec une " Madame Jeanne ", femme du patron du cabaret Chantecler ▲▲.

 
Le tango " Armenonville "
 

     Le bandonéoniste et compositeur Juan Maglio " Pacho " ▲▲, ami intime des propriétaires du cabaret, a intitulé son troisième tango " Armenonville " ▲▲ et l'a dédicacé aux deux propriétaires. Il a été édité par Juan S.Balerio, et vendu en peu de temps à 6000 exemplaires.

 
Típica" Armenonville "
 

     En 1938, le bandonéoniste, chef d'orchestre et compositeur Alberto Mancione a formé un orchestre, la Típica Armenonville, qui a duré très peu de temps.

 
Cuarteto " Armenonville "
 

     Le Cuarteto Armenonville est constitué de la manière suivante :
- Chant, guitare, arrangements : Eduardo Notrica (Argentine)
- Bandonéon : Fernando Taboada (Argentine).
- Contrebasse : Klaus Janek (Italie).
- Violon : Miriam Risch (Allemagne).    

Le Cuarteto a enregistré un CD, chez RGS Music : " Tango Brillante ", avec des thèmes classiques :
1) Armenonville. 2) Garufa.
3) Tu Olvido. 4) Milonga Sentimental. 5) Zorro Gris. 6) El Esquinazo. 7) Cuesta Abajo. 8) Nostalgias. 9) Caminito. 10) A Media Luz. 11) La Cumparsita. 12) Victoria. 13) Milonga Del 900.
 
L'Armenonville. Cabaret Tango. ▲▲
 

Un peu parigots, un peu argentins, les musiciens de l’Armenonville (une chanteuse-comédienne polyglotte et un quatuor bandonéon-violon-guitare-contrebasse) chantent en français, jouent en espagnol et inversement.

C’est à un voyage émouvant, poétique et drôle qu’ils nous invitent, fait d’allers-retours entre classiques du tango porteño et perles oubliées de la chanson française, ponctués de textes déclamés comme des poèmes : traductions colorées, anecdotes rares, digressions déroutantes.

 

Né de la rencontre en 2008 entre Emeline Bayart, chanteuse et comédienne passionnée par le répertoire de la chanson réaliste, et Romain de Mesmay, violoniste et altiste amoureux de tango, ce projet accueille rapidement trois musiciens : Alix Merckx, qui assume la stabilité de l’édifice à la contrebasse, Julien Cousin, qui nourrit l’ensemble de ses harmonies à la guitare, et enfin Michel Capelier, auquel revient la tâche de réaliser les arrangements de l’Armenonville tout en tenant fermement les lanières du bandonéon.

Mêlant chanson et comédie, l’Armenonville s’attache à faire revivre les échos croisés entre Paris et Buenos Aires au travers d’un répertoire allant de Troilo à Fernandel en passant par Piazzolla et Juliette.

 Source : http://larmenonville.fr/fr
 

Pourquoi l’Armenonville ?

Au début du XXe siècle, la fièvre du tango naît à Paris. Dès son arrivée dans la capitale française, cette musique des bas-fonds argentins séduit les parisiens qui l’adoptent et se l’approprient : le rythme est toujours là, mais les textes prennent souvent un caractère plus léger. Au même moment, sur les bords du Rio de la Plata, dans les milongas comme dans la ville, on rêve de Paris, d’où le tango revient après avoir acquis ses lettres de noblesse, et sort des rues pour se diffuser dans toute la société argentine.

Cette obsession française amènera les fondateurs de l’un des plus fameux cabarets de Buenos Aires à lui donner pour nom L’Armenonville, faisant référence à un ancien pavillon de chasse parisien du XVIIIe siècle, transformé en lieu de réception à la Belle Époque.

Ce haut lieu du tango porteño vécut ses plus grandes heures dans les années 1910, notamment grâce à Carlos Gardel qui y fit ses débuts.

 Source : http://larmenonville.fr/fr
 
Références bibliographiques
 
- Sierra, Luis Adolfo, Historia de la orquesta tipica. Corregidor.
- www.todotango. Article de Roberto Selles.
- Clarín, 08/10/12. Article de Eduardo Parise " El Armenonville, un cabaret inspirador ".